Y a-t-il un lien entre la Culture de l’Honneur et le coronavirus ? Que veut dire être honorant dans de telles circonstances ?

Différentes attitudes

J’ai été frappé de voir, dans le monde chrétien, des attitudes si différentes : de l’application stricte des mesures de précaution, jusqu’à leur ignorance totale. Pour certains, les embrassades, les poignées de main s’échangent toujours avec un discours qui dit qu’ils n’ont pas peur du virus, car ce n’est finalement qu’une grosse grippe, alors que pour les autres, les consignes sont appliquées, mais sans réel discours.

Les consignes de nos autorités

Nos autorités ont donné des consignes. Faut-il les appliquer « bêtement » par soumission aux autorités ou faut-il les ignorer car « notre foi est plus grande » ?

Nous avons pour notre part choisi d’appliquer ces consignes, mais sans vraiment en comprendre toute la portée, et nous nous sommes retrouvés parfois « une peu bête » face aux frères et sœurs « plus libres » que nous.

Le vrai problème

Un article du Dr belge Philippe Devos m’a aidé dans ma réflexion. Je vous le résume grossièrement ici (voici le lien pour celles et ceux qui souhaite le lire en entier) :

Si on applique les taux de contagion et les durées d’incubation connus à ce jour, on pourrait avoir environ deux fois plus de malade du coronavirus que de la grippe. Mais comme un peu plus de 10% des malades atteints nécessitent une hospitalisation (personnes âgées, malades chroniques, etc.), dont la moitié en soin intensifs, le système hospitalier pourrait être totalement débordé, entraînant des conséquences aussi bien pour les personnes qui nécessitent des hospitalisations ordinaires, que pour cause du virus. Et ceci sans compter que le personnel soignant, en contact avec les malades, serait plus facilement contaminé. Il en résulterait des hôpitaux qui débordent avec moins de personnel.

Le vrai problème n’est donc pas la dangerosité du virus, mais ses conséquences collectives !

En quoi cela nous concerne-t-il ?

Je cite le Dr Devos :

« Pour évaluer la contagion on parle du « R Zéro » du virus. Cela signifie combien de gens vont attraper le virus si on place un individu malade dans une pièce avec 100 personnes. 

Le R zéro : 

  • De la grippe est de 1,3
  • Du coronavirus est de 2,2
  • De la rubéole est de 6

Le temps moyen d’incubation du coronavirus est de 6 jours, cela signifie donc que si l’on place un individu malade dans une pièce de 100 personnes, on aura : 

  • A J6 : 2,2 personnes malades + le premier malade = 3,2
  • A J12 : les 2,2 vont chacun contaminer 2,2 personnes => 3,2 + 2,2 + 2,2 = 7,6 malades
  • A J18 : 24 malades = 24% de la population

Vous comprenez aisément qu’un petit foyer peut rapidement entraîner une grande maladie. »

Nous, les chrétiens et les églises, faisons partie des groupes qui se réunissent proche les uns des autres.

Sans forcément être malade, il suffit d’un porteur pour contaminer plusieurs autres sans le savoir. Nous sommes donc un risque important les uns pour les autres, mais aussi par extension, pour le reste de la population et donc pour la surcharge de nos hôpitaux.

Honneur et virus

Honorer, c’est voir l’or qui est chez l’autre, l’élever, se réjouir de ses succès, etc.  et non lui amener le virus !

Participer à l’effort collectif, c’est reconnaître la valeur de l’autre, mon prochain et de la collectivité. C’est honorer mon prochain et ma communauté civile.

Participer à l’effort collectif, c’est aussi reconnaître les compétences de ceux qui travaillent à éviter l’extension de la propagation du virus et donc la catastrophe sanitaire collective qui pourrait s’ensuivre. C’est honorer nos autorités.

Conclusion

Ne pas céder à la panique et à la psychose est juste et nous devons être témoins de notre foi en la Seigneurie de Jésus Christ, aussi sur cette épidémie. Mais le faire en étant désinvolte, voire parfois moqueur, ne fait pas partie des valeurs du Royaume de Dieu. Participer à l’effort collectif, c’est justement ne pas céder à la panique, mais mettre son effort au bon endroit en comprenant la nécessité du bien commun.

C’est, comme nous aimons le dire, agir localement et penser globalement.

C’est aussi ça l’Honneur.

PS : un lien utile

Un lien intéressant pour comprendre l’efficacité des mesures proposées

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